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RES 5 : organisez votre concours RES idéal

Vous savez depuis le début de notre RES-aventure que nous n’avons pas d’affinités particulières pour ces évènements d’aéromodélisme que l’on nomme concours. Et qui plus est s’ils concernent le RES. Nous leur préférons largement la pratique libre quotidienne et les « rencontres » qui lient entre eux des copains réunis par la même passion.

Mais ne jetons pas le plomb avec la machine à centrer, un concours SIMPLE, bien pensé et bien organisé pourra donner un plus à notre merveilleux RES. C’est ce que nous allons voir à partir d’un fameux exemple de concours de RES auquel j’ai eu la chance de participer dernièrement.

Voici donc un chapitre destiné à ceux qui hésitent, qui pensent que leur club ne sera pas à la hauteur pour proposer un tel événement, ou qui croient que c’est trop lourd. La suite va leur prouver le contraire. Du moins je l’espère.

1) LE BUT

Quel est le premier but recherché ? Etre simple et convivial, avec deux trois règles béton évitant à quiconque de repartir le soir frustré pour une histoire d’interprétation du règlement. C’est tout, c’est déjà beaucoup.

Partager le sandow est trés instructif !

Le deuxième but est de faire un concours en fonction de la volonté de l’organisateur local. Les règles de base du RES doivent être respectées en ce sens que les planeurs sont tous dans le règlement et les sandows dans la jauge, mais pour le reste c’est du « fait maison ».

Un RES motorisé concourt hélice scotchée.

2) LE MATERIEL

Lors du concours de Cahors le club organisateur fournissait trois (c’était suffisant) lignes de sandow, chacune constituée de 100 mètres de fil nylon fluo de 0,8mm de diamètre et de 15 mètres d’élastique jaune SETA. C’est là le seul investissement de départ pour le club : autour de 200€. Trois lignes peuvent accueillir jusqu’à 12 concurrents, ce qui est beaucoup quand on parle local. Pour le coup nous étions dix.

Les fils faisaient 100m car le pré était vaste, ils peuvent être plus courts si votre terrain le demande.

Quant aux élastiques SETA, souvenez vous que, s’ils sont les plus utilisés, ils ne sont pas les seuls utilisables. Il y en a d’autres (voir les essais de différents élastiques ici : RES 4 ; Tu RESistes et tu accélèRES. C’est très important car cela influe directement sur la pratique. Relisez donc Finesse Plus, ça vous fera le plus grand bien.

Le matériel du RESiste : différents élastiques talqués dans des sacs, plusieurs lignes 40 à 80 mètres de fil nylon diamètre 0.8 mm, la massette et les piquets. La liaison élastiques-lignes se fait par des aiguilles de pêche légères, (photo) résistantes et faciles à ouvrir.

Un peson pour étalonner les sandows

nota: je conserve mon sandow talqué dans son sac et mes lignes de nylon à part sur des enrouleurs.

Ainsi, en fonction de la séance, du vent, et de la taille du terrain, j’accroche indifféremment tel élastique à tel fil.

3) LA MACHINE A CALCULER GLIDERSCORE

L’organisation tablait sur cinq manches (les Stakanovistes des concours diront que c’est peu, je les laisse transpirer loin de moi), ce qui signifie que chaque concurrent passait cinq fois sur les sandows pour faire ses vols. Les calculs étaient confiés au logiciel bien connu Gliderscore : http://www.gliderscore.com/ La partie qui nous intéresse est intitulée F3L, qui est, je vous le rappelle, la dénomination officielle du F3RES.

Le logiciel fait le tirage au sort manche par manche et groupe par groupe pour positionner les pilotes, il peut leur donner une fiche de vol individuelle (pas nécessaire dans notre cas), et après la saisie des résultats il calcule (règle de trois pour le principe des 1000 points, voir ci-dessous) les points octroyés à chacun groupe par groupe.

GliderScore a la particularité de pouvoir vous donner le canevas parlant tout au long du concours. Il vous faudra une sonorisation. De grâce, amis du RES, ne faites pas cette bêtise ! Contentez vous des calculs que fera le logiciel à votre place, pilotez sans sono et annoncez les groupes et le temps « à la voix ».

4) LA REGLE DES 1000 POINTS

Puisque ce « tuto » est pour vous les ignorants de la compétition, et que personne ne vous l’a jamais expliquée, voici la règle des 1000 points.

Dans chaque groupe, le pilote qui obtient le meilleur résultat se voit gratifié de 1000 points, les autres obtiennent des points en fonction des 1000 points du premier, suivant une règle de trois.

Ainsi, celui qui fait le meilleur score (on va dire 400 points, correspondant à 5mn de vol donnant 300 points + la cible donnant 100 points) a 1000 points. Si le second a engrangé 340 points (4mn de vol + la cible par exemple), il obtiendra 850 points. Ainsi de suite.

Pourquoi se fait-on tant de nœuds à la cervelle ? Tout simplement parce qu’il y a plus de mérite à gagner son groupe avec 300 points dans des conditions compliquées, que d’être troisième avec 400 points dans des conditions fumantes.

5) PEUT-ON SE PASSER DE GLIDERSCORE POUR UNE RENCONTRE RES ?

Oui. A bien y réfléchir, c’est pas guère plus long que de passer par l’informatiquaille et pas de problème d’autonomie ni de lisibilité de l’écran au soleil. Un tableau blanc,  un peu de jugeotte et une calculette vous suffiront. Et si vous n’avez pas de tableau blanc effaçable, des feuilles A4 feront l’affaire. Le tirage au sort des manches se fait alors « au chapeau » sur le pré avant le début du concours.

Par contre pour un méga-concours, il vaudra mieux passer sous les fourches caudines de Gliderscore.

6) LE DEROULEMENT DU CONCOURS

Le nombre de sandows déployés sur le pré dépend de la largeur du pré, du nombre de concurrents et du nombre de manches que vous prévoyez de faire dans la journée. Dans notre cas (10 pilotes et 5 manches prévues), il y avait trois sandows écartés d’une dizaine de mètres , tendus à 3,6 kgr.  

Chaque manche était constituée de 4 groupes (3+3+2+2 pilotes). Les groupes sont tirés au sort, ainsi que le passage de chacun sur les lignes. Mais si le sort s’acharne sur Dupont qui tombe toujours sur la ligne 1, rien n’empêche l’organisateur de faire passer Dupont sur la deux, ou la trois. Pour qu’une manche soit faite, il faut que chaque concurrent ait volé (!)

Un être humain (pas une voix synthétique) donne un top départ pour un groupe pour 9 minutes de temps de travail, il rappelle à chaque minute le temps restant, et dans la dernière minute il le dit toutes les 10 secondes.

Entre chaque temps de travail il y a ce qu’on appelle le temps de préparation. Gliderscore vous dira qu’il est de 5 minutes. Détachez vous de cette idiotie, et donnez le top départ de votre temps de travail tout simplement quand tout le monde est prêt. Dans ce temps de travail chacun doit faire un vol de 6 mn et la cible. Une seconde de vol vaut un point. Le chronométrage du vol peut commencer soit quand on lance le planeur soit quand il se largue. Je préfère cette deuxième option: en effet avec du vent, il serait possible de faire le cerf-volant pendant de longues minutes avant de larguer, ce qui n’est pas dans l’esprit du vol thermique.

On n’est pas obligé de lancer tous en même temps au top départ du temps de travail vu qu’on a 9mn devant soi. Souvent il vaut mieux calculer l’air et lancer au bon moment : (détecter la bulle) le planeur est lancé par un aide ou le pilote lui-même.

La cible est un cercle de 5m de diamètre matérialisé par un ruban de 2m50, placé 7 ou 8 mètres derrière chaque pilote. Une cible est faite (100 points) quand le NEZ du planeur est  dans le cercle. Sinon c’est zéro

Le chronométrage du vol commence quand le planeur se décroche, chaque seconde donne un point et la cible un bonus de 100.

7) LE POINT A SURVEILLER

Le revol :  Théoriquement, pendant les 9mn du temps de travail, chaque pilote peut choisir de revoler tant qu’il veut. Ex : après 2mn je suis au tapis, je repars puisqu’il me reste encore 7mn. A 5mn je suis à nouveau par terre ; ça vaut le coup de tenter un 3ème vol puisqu’il reste 4mn…

…mais il faut mobiliser un aide physiquement apte à aller chercher le sandow deux fois ! C’est pas évident sur trois lignes si ça revole de partout…Et il faut vite revenir tendre le sandow dès le décrochage et bien l’aligner  pour ne pas s’emmêler avec les lignes voisines.

…donc faites comme les Quercynois, autorisez un seul revol pendant le temps de travail, ça rendra le concours encore plus peinard.

Il faut quand même veiller à ce que le sandow soit revenu sans délai au pilote si celui-ci décide de revoler. Ne regardez pas ailleurs quand il faut aller chercher le sandow.

Voilà tout.

Maintenant, c’est à vous de tester la formule, tellement agréable pour un interclubs et surtout à l’intérieur de votre club. La pratique du RES devrait être remboursée par la Sécu.

Un petit détail d’ordre purement administratif : Précisez dans l’annonce de la rencontre-concours qu’elle ne constitue pas un appel au public, ça dégage la responsabilité de l’organisateur.

Pour être prêt pour un revol éventuel, l’aide range  rapidement la ligne et l’accroche au  piquet.

Les articles RES précédents dans la bibliothèque F+ :

RES 1 : Retour aux origines

RES 2 : Res et sandow, tremplin idéal pour le vol thermique

RES 3 : le règlement

RES 4 : Tu RESistes et tu accélèRES

 

                                                                                                                                                                                                        GB.

Le plaisir de construire

4 commentaires

  • Guilhem Bonjour, J’ai du mal à te suivre, tu décris avec moult détails le règlement d’une rencontre amicale de planeurs avec de règles de construction biens précises, un lanceur d’un type particulier, une façon de comptabiliser les résultats de façon équitable bien classique et qui n’a donc d’autre but que de classifier les participants. C’est ce qui semble se développer actuellement un peu partout dans notre vieille Europe, et ça me semble être une excellente nouvelle. Mais tu rejettes , comme un vilain mot, le terme  » concours », pourquoi ? De tout temps, lorsque deux personnes s’affrontent amicalement sur un même terrain, s’ils ne sont pas en guerre, ils sont concurrents et cherchent à se classer l’un par rapport à l’autre. Il y a là, une sémantique qui m’échappe . Je pense à Sylvère MESSE, à l’origine de sa Formule France, qui a connu un franc succès jusqu’à nos jours, c’était avec des règle aussi simples et les concours existent encore. A te rencontrer bientôt sur les terrains lorsqu’il fera un peu moins chaud!
    Très amicalement
    Michel HERCYK, concurent potentiel

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    • Bonjour Michel,

      …et merci pour ton commentaire à mon article, ce qui va me permettre de clarifier ma position générale ainsi que sur ce sujet particulier des concours.

      Tout d’abord il faut ne pas perdre de vue que cet article est publié dans les colonnes de Finesse Plus. Nous sommes nés de la lutte contre la catastrophique Loi Drones, nous exerçons notre liberté d’écrire avec le sens des responsabilités, avec des arguments libres, mais sans jamais avoir dérapé vers des propos séditieux. Ce sérieux est reconnu, c’est d’ailleurs pour ça que notre site Internet devient une référence. Je me tiens à cette ligne de conduite.

      Ensuite il ne faut pas oublier que cet article parle de RES. Tu auras remarqué qu’à aucun moment je n’ai parlé d’autres disciplines.
      En aéromodélisme, les concours sont régis par des règles précises, les mêmes du local à l’international, et organisés en fonction d’un calendrier officiel. Même s’il est encore peu développé en France, le RES n’échappe pas à ces principes, c’est le F3L. C’est ainsi, je dirai même que c’est très bien, mais rien ne m’empêche de suggérer pour notre géniale discipline un système plus convivial pour des clubs de base qui voudraient s’y essayer.
      Deux exemples parmi d’autres :
      Dans les concours « officiels » on adopte l’élastique jaune Seta ? Je dis simplement qu’il y a plus performant et moins dangereux pour les planeurs.
      Deuxième exemple avec la règle qui autorise un grand nombre de revols pendant le temps de travail. N’en autoriser qu’un facilite bien des choses pour l’organisateur et pour les concurrents..

      Bien entendu, si on déroge à ce genre de règles on n’est plus dans les concours « officiels », on n’est plus dans l’optique de championnats, on entre dans des « rencontres-concours » où chaque club devient maître de son destin. C’est ma conception du RES, mais je ne m’interdis pas de participer à des concours où on tend à 4 kilos, je sais le faire même si je n’aime pas ça.

      Pour résumer, il te suffira de relire l’intro (trois paragraphes de deux lignes chacun), ainsi que le premier chapitre, « le but ». Tout est là, tout y est dit.

      GB.

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  • enfin une catégorie accessible pour les pilotes jeunes et moins jeunes et pour les clubs. je me souviens des concours electro7, avec moteurs reductés et accu 7 éléments NiMH. ont était dans le même esprit. la technologie et la course à l’armement ont pris le dessus vers la catégorie f5j où, pour être compétitif, on doit avoir un kit à 1500 euros, une motorisation digne d’elon Musk, et des servis hitec de dernière génération à 120€ pièces. j’exagère un peu mais si on à pas 2000 EUR par machine on ne peut qu’espérer s’amuser lors d’un concours. j’aime m’amuser, mais j’aime aussi la compétition ( dans une bonne ambiance naturellement). j’adorerais l’electro7 des années 2000, j’étais gamin et je pouvais me payer du matos après avoir travaillé l’été. aujourd’hui je souhaite reprendre l’aéromodélisme plus sérieusement. je vole dans les champs autour de chez moi avec une petit 3d électrique et mon vieux Naomi electro7. peut on espérer la création d’une catégorie res électro ? imposant des ailes structure et une envergure de 2m max? ce serait un bon compromis et permettrait aux jeunes et moins jeunes de s’affronter en bon esprit lors de concours comme je m’en souviens.
    en tout cas, merci pour cette association qui me redonne le goût de refaire ce que j’ai adoré fût un temps

    Répondre
    • Bonjour Hervé, et merci pour votre témoignage.

      Vous avez été séduit par la catégorie F3L-RES, et c’est tant mieux! En effet elle a tout pour plaire et elle est maintenant bien cadrée (règlement FAI). Ce n’est déjà plus une catégorie nouvelle. Je suppose que vous avez lu nos divers articles sur Finesse+, rien n’y a été laissé de coté mais je reviens sur l’essentiel:
      -Il n’y a pas de RES sans planeurs règlementaires: 2 mètres, 2 axes, AF sur le profil et non aux bords de fuite, construction tout bois. Seuls sont autorisés en fibre les longerons, la poutre, et pour le marouflage 1/3 maximum de la surface du fuselage. On trouve dans le commerce de nombreux kits.
      – Pour les sandows, c’est là aussi très précis: 15 mètres (pas plus, pas moins!) de tube élastique faisant 8mm maxi de section, et pour le fil c’est 100 mètres maxi, on peut en mettre moins si le terrain est plus exigu.
      – Le principe du jeu est le suivant: à l’intérieur d’un temps de travail de 9 minutes le pilote doit faire un vol de 6 minutes et poser sur la cible. Toute télémétrie est interdite.

      Il est vrai que malgré la pureté et la simplicité du RES, le déploiement d’une ligne de 115 mètres qui va faire 145 mètres une fois tendue, ça fait un sacré attirail sur la piste (je reste cependant un inconditionnel du sandow). Mais bien sur, pour contourner ces difficultés dues au sandow, le législateur de la FAI a inventé la catégorie F5L! C’est le F3L à moteur.

      Dans le F5L rien ne change par rapport au F3L pour ce qui est des planeurs, sauf que le crochet de treuillage est remplacé par un moteur dans le nez.
      MAIS IL Y A UN MAIS.
      Pour la mise en altitude, si vous volez seul vous faites ce que bon vous semble, vous arrêtez votre moteur quand vous voulez.
      Mais si vous volez à plusieurs pour vous tirer la bourre entre vous, il vaut mieux que tous soient sur un même pied d’égalité. Ainsi, voilà ce que dit le règlement FAI (dans le texte):
      The motor runtime (30 sec) and the starting height (90m) are limited by an EDIC-approved e-
      logger (e.g., Altis V4, Altis V4+, Altis Micro, Altis Nano etc).
      Cela signifie que vous devrez emporter un petit module électronique (le plus connu étant l’Altis V4+) qui arrêtera le moteur dans deux cas: si vous dépassez 90 mètres de hauteur par rapport à votre point de décollage, et si vous arrivez à 30 secondes de moteur. C’est logique: je ne vais pas monter comme un bourrin à 300 mètres, mes 6 minutes seraient assurées à chaque coup et en plus c’est interdit au regard des règles de la navigation aérienne; d’un autre coté 30 secondes de moteur sont suffisantes pour chercher ici ou là les zones de portance, et en plus un vol de 6 minutes au moteur on appelle ça de l’avion!

      Bon F5L! Cordialement.
      GB.

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