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« Drones : vers une nouvelle révolution industrielle ? »

20190709_151242Finesse Plus a participé au IIème forum du Conseil du Drone Civil organisé par la DGAC consacré à l’industrie du Drone en France. Ce type de rencontre permet de réunir tous les acteurs du drone civil dans un même lieu et permet des échanges directs et fructueux. Outre le point sur les questions traditionnelles comme l’évolution du cadre réglementaire ou l’application de la loi drones, ce type de rencontre permet aux participants d’avoir une vision sur les évolutions à moyen et long terme de l’aviation non habitée. A ce titre, il était indispensable que l’aéromodélisme y soit représenté.

D’une manière générale, l’industrie, que ce soit pour les services ou la logistique a exprimé un besoin accru d’accès à l’espace aérien dans les basses couches pour les années futures. Cette démarche est accompagnée au niveau européen par la Commission qui souhaite à terme une refonte complète de l’espace aérien et de son contrôle. Il s’agit du fameux dossier U-Space qui devrait à l’horizon 2035/2040 générer un contrôle aérien unique tant pour l’aviation habitée que non habitée. D’ici là des évolutions transitoires sont à prévoir et nous veillerons que les intérêts des aéromodélistes comme le principe de gratuité d’accès à l’espace aérien soit préservés.

Les participants ont également exprimé la nécessité pour atteindre leurs objectifs, que le drone devienne un objet accepté par la société. Ceci est loin d’être le cas aujourd’hui tant à cause des problèmes environnementaux (bruit), que pour le respect de la vie privée (captation indue d’images et de données à caractère personnel). L’industrie pense qu’en allant vers plus de sécurité des aéronefs et en imposant aux constructeurs des exigences comparables à l’aviation commerciale, la société acceptera mieux les drones.  Même si nous saluons cette évolution en matière de sécurité, qui sur le plan technique bénéficiera aux aéromodélistes, nous pensons que la question de fond qui concerne l’acceptabilité sociétale des drones selon les critères actuels n’est pas correctement prise en compte. Pourquoi ne pas d’appuyer en particulier sur l’aéromodélisme ? En effet, il s’agit d’un vecteur très accepté socialement et reconnu dans l’aérien depuis de nombreuses années tant pour la formation que l’éducation. L’Etat et l’industrie devraient s’appuyer sur notre loisir pour atteindre cet objectif.

Malheureusement, un autre choix a été fait, celui de la contrainte et de la coercition. Lors de ce forum, le groupe interministériel sous la férule de l’agence de défense rattachée au premier ministre a clairement confirmé sa volonté de mettre en œuvre le dispositif de signalement électronique prévu par la loi drones en publiant les arrêtés et les décrets d’application dans les prochaines semaines.

Encore une occasion manquée pour notre pays.

2 commentaires

  • Bonjour Finesse+,
    En décembre 2017 lors de l’AG, nous avons bien entendu abordé le sujet de la loi drone. A ce sujet, j’avais demandé quels étaient les lobbies qui nous faisaient face (il s’agit, en l’état, d’affrontement et pas de collaboration) et cela à la suite d’un entretien d’un média d’Ile de France avec le président d’un regroupement d’acteurs du drone qui s’était vu attribué une base désaffectée je crois, pour développer le drone commercial. Cette personne, clairement, a dit que l’aéromodélisme devait disparaitre pour laisser la place au Bisness, LE vrai. Et notre gouvernement s’y emploie chaque jour.
    Le texte ci-dessus, ne me surprend plus. Il annonce une fin programmée de notre hobby (tel que nous le connaissons) parce qu’il utilise le terme « gratuité » qui en est le ferment. Et il l’est de la disparition de toute liberté à moyen et long terme. Aujourd’hui, et demain encore plus, tout devra être OFFICIELLEMENT payant (Drogue, Prostitution, PMA, GPA, Euthanasie,… respirer de l’air pur, …, marché sur un trottoir, dans la nature, … tout absolument tout) pour la toute puissance du sacrosaint PIB qui, lui aussi le pauvre, sera probablement remplacé par autre chose.
    Une seconde notion est le temps. Et il joue contre le principe de la gratuité. Mes enfants n’ont pas encore 20 ans. Leur vie est habitée par le web, les réseaux sociaux, les écrans. Pour eux, rien d’anormal parce qu’ils sont nés avec. Pour nous, vieux chnoques, ce n’est pas normal parce que nous avons connu la vie sans et « c’était bien mieux avant ». Foutaises.
    Les prochaines générations trouveront normal de payer (parce qu’elles seront nées avec le tout payant) si, toute fois, elles ont encore envie de faire voler des aérodynes sans pilotes.
    Plutôt que de se voiler la face et de croire encore à la poupée qui tousse, la vraie question pour moi est de savoir comment valoriser notre passion pour qu’elle soit « bankable » et [sur]vive !

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  • Bonjour Jérôme, le propre d’un lobby c’est qu’il avance masqué. En décembre 2017, nous n’avions pas encore formellement identifié tous les intervenants dans ce dossier. Désormais en juillet 2019, il y a ceux qui se sont officiellement déclarés, les Gafam qui ont déclenché une offensive mondiale en vue de s’approprier l’espace aérien dans les basses couches au détriment des autres utilisateurs, ceux qui leur servent de relais en France, et les « imbéciles heureux » qui relaient leur discours sans en mesurer les enjeux ni les conséquences. Pour l’Europe, la définition de l’espace U est vraiment très proche du document publié par Amazon en 2015 sur sa vision des opérations par drone. Cette affaire pose une vraie question démocratique, celle de la porosité entre certaines thèses et certains membres de la Commission Européenne, sans parler de leurs relais au sein des gouvernements nationaux.

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